La plupart des méthodes d'
observation ou de mesure des phénomènes et grandeurs physiques à l'aide d'instruments supposent ceux-ci placés in situ ,
au contact ou à l'intérieur du milieu constituant le site matériel ou énergétique du phénomène observé ou de la grandeur mesurée : par exemple, un thermomètre implanté dans une radiosonde ou sous une bouée mesure la température de l' air ou de l'eau qui l'environne immédiatement.
D'autres méthodes existent cependant, qui permettent un
éloignement de l'instrument d'observation au milieu observé, ne fût-ce qu'
en recourant à des appareils classiques d'optique ou d'acoustique (y compris l'œil ou l'oreille, d'ailleurs, quand l'observateur s'en sert sans montage intermédiaire).
Le principe de ces méthodes et de ces instruments, qui rendent possibles l'observation ou
la mesure à distance et
s'appellent pour cette raison les méthodes et
instruments de télédétection, est donc très ancien : mais grâce à l'électronique, des techniques nouvelles, dans le prolongement de la photographie, ont énormément élargi au XX e siècle le
potentiel d'exploitation de la transmission par ondes électromagnétiques ou acoustiques, sur lequel reposait déjà l'observation dans le visible ou l'audible.
Ces techniques sont réalisables aussi bien à terre ou en mer que sur un support aéronautique, comme l'avion, ou spatial, comme le
satellite artificiel , et elles peuvent employer des
capteurs passifs (par exemple les radiomètres ), qui se contentent de
"regarder" le milieu cible en recueillant les ondes qu'il émet, ou des
capteurs actifs (par exemple les radars),
qui "éclairent" puis "regardent" ce milieu
en captant, parmi les ondes d'autre nature qu'ils ont précédemment émises vers lui,
celles qu'il a rétrodiffusées.
La météorologie moderne
utilise intensément les instruments de télédétection, dans certaines
stations automatiques au sol, et aussi sur des
avions et des
ballons d'une part, des navires et des bouées d'autre part,
principalement à des fins expérimentales ; mais surtout, elle
recourt à la télédétection — et souvent de façon pleinement opérationnelle — dans deux grands secteurs de l'observation : celui des satellites météorologiques , où tous les instruments travaillent bien sûr à distance, et celui des radars météorologiques , organisés le plus souvent en réseaux de radars . Par rapport aux réseaux météorologiques classiques, qui n'offrent qu'une agrégation d' observations éparses, l'observation continue de volumes atmosphériques ou de surfaces terrestres permise par la météorologie satellitaire couvre un espace bien plus vaste — ce qui est particulièrement intéressant au-dessus des océans — et se révèle bien plus riche en données brutes ; toutefois, ces avantages sont tempérés par la fréquente complexité d'interprétation de ces données (car ce ne sont pas directement des données de vent , de température, d' humidité ...) et par l'imprécision qui peut en résulter.
Les
images satellite transmises par les radiomètres des satellites géostationnaires dans des canaux du visible et de l' infrarouge couvrent une large fraction de la Terre, où elles apportent une information essentielle sur les systèmes nuageux , et donc sur la structure et l'évolution des perturbations à grande échelle , mais aussi sur la température de surface de la mer par exemple. Quant aux
satellites défilants , ils évaluent sur l'ensemble du globe une grande variété de paramètres atmosphériques, océaniques et aussi
environnementaux, puisqu'ils peuvent
observer en détail le "paysage" du sol et des côtes ; les performances de leurs sondeurs se sont accrues grâce à l'utilisation de
radars à faisceau laser,
ou lidars , auxquels recourent entre autres les
interféromètres et les diffusiomètres . Des
lidars sont également employés au sol pour mener des sondages de la basse atmosphère — à côté de
radars à ondes acoustiques, ousodars , et de radars à ondes métriques ou décimétriques, utilisés comme profileurs de vent — , tandis que les radars à ondes centimétriques sont destinés à l'observation et à la mesure opérationnelles des précipitations .
( source : comprendre.meteofrance )